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Jésus n'était pas un
« people pleaser » (1 de 2)
Faute de trouver un équivalent satisfaisant en français, j’utiliserai cette appellation anglaise de people pleaser. Qu’est-ce que j’entends par-là? Dit simplement, il s’agit d’une personne qui cherche à plaire aux autres.
Tiens, faites l’exercice. Lisez cette liste de caractéristiques d’un people pleaser et comptez le nombre d’affirmations où vous vous reconnaissez :
- Je me soucie beaucoup de ce que les autres pensent.
- Je ressens le besoin d’être approuvé(e) par les autres dans mes actions.
- Tout le monde me trouve gentil(le) et d’une grande aide.
- J’ai de la difficulté à dire « non ».
- Je me sens égoïste quand je refuse d’aider quelqu’un ou d’acquiescer à sa demande.
- J’ai peur d’être rejetée ou de décevoir les autres.
- Je me rends toujours disponible pour les autres, même si ça implique de revoir mes plans.
- Je préfère acquiescer à ce que les autres disent ou me taire plutôt que d’exprimer une opinion impopulaire.
- J’adapte ma personnalité à la personne ou au groupe avec qui je me trouve.
- J’ajuste mon discours ou mon comportement pour éviter de susciter des réactions négatives chez les autres.
- Je fais tout pour éviter les conflits.
- Mon assurance varie selon la perception que les autres ont de moi.
- J’investie énormément de temps et d’énergie pour être apprécié(e) des autres.
- Je vis souvent de la frustration ou du ressentiment quand tous mes efforts ne sont pas remarqués ou appréciés.
- Je me sens responsable de comment les autres se sentent et je fais tout pour les rendre de bonne humeur.
Quel résultat avez-vous obtenu sur 15? J’avoue que personnellement mon score était assez élevé…
Bien que ce soit tout à faire louable d’être attentionné envers nos proches et de chercher à leur faire du bien, ou encore de nous dévouer pour aider les autres, être un people pleaser est loin d’être l’idéal. En fait, cela démontre un manque d’équilibre et même d’intégrité.
En relisant l’Évangile de Jean dernièrement, je me suis penchée sur la relation de Jésus avec son Père, et plus précisément sur son assurance dans son identité. Et soudain, cela m’a frappée : Jésus n’était pas un people pleaser.
Je vous partage 4 exemples qui illustrent que Jésus ne cherchait pas à plaire aux hommes à tout prix.
1- Jésus était parfois provocateur.
Si un people pleaser évite de dire ou faire des choses qui vont scandaliser les gens ou provoquer des émotions négatives, Jésus ne s’arrêtait pas à cela. Il a renversé les tables dans le Temple et en a chassé les marchands (voir Jn 2.13-16). Inutile de dire que cela a dû susciter le mécontentement des vendeurs! Jésus a déclaré qu’il était le Fils de Dieu (voir Jn 10.36) même si c’était un blasphème aux oreilles des Juifs. Il a affirmé son identité à maintes reprises, en sachant très bien que son auditoire serait irrité contre lui.
Jésus ne se censurait pas. Il disait la vérité franchement, même si elle était scandaleuse pour les autorités religieuses. Il n’a pas tenté de leur plaire par des belles paroles ou encore en abondant dans le même sens qu’eux, n’osant pas les contredire. Jésus n’avait pas peur de les déranger ou de les rendre inconfortables par ses propos.
Il acceptait le fait qu’il ne serait pas aimé de tous, et il n’a pas changé ses agissements ou ses paroles pour que les autres l’aiment. Il n’était pas déstabilisé par la désapprobation des personnes influentes de son temps, ni même par leur haine ou leurs complots pour le faire mourir.
2- L’assurance de Jésus ne dépendait pas de la perception des autres.
Jésus ne se remettait pas en question quand les gens ne comprenaient pas ce qu’il disait ou ce qu’il faisait. Un jour, Jésus a affirmé qu’il rebâtirait le Temple en trois jours. Ce n’était pas une déclaration à prendre littéralement, mais les pharisiens n’ont pas compris la métaphore. Ils lui ont dit : « Comment? Il a fallu 46 ans pour reconstruire le Temple et toi, tu serais capable de le relever en trois jours! » (Jn 2.20). Jésus n’a pas répliqué. Il ne cherchait pas toujours à tout expliquer ou à se justifier. Non seulement il était confortable avec le fait de ne pas être toujours compris par les autres, mais Jésus persévérait aussi à dire la vérité, même si « personne ne prenait son témoignage au sérieux » (Jn 3.32).
Par ailleurs, Jésus ne se laissait pas intimider par les personnes en position d’autorité. Même devant Pilate, il est resté en silence devant les accusations et n’a pas ressenti le besoin de se prouver. Au summum de la pression qui était mise sur lui lors de son procès, il n’a pas flanché ni n’a perdu de vue sa mission. Il a déclaré à Pilate : « Si je suis né et si je suis venu dans ce monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité » (Jn 18.37). Jésus connaissait sa raison d’être et son mandat, et à aucun moment il n’en a dérogé.
3- Jésus n’a pas succombé à la pression sociale.
Jésus n’accordait pas d’importance à l’opinion de ceux qui ne saisissaient pas son identité et son appel. Il ne s’est pas laissé influencer par ses frères lorsqu’ils lui ont dit : « Tu devrais quitter cette région et te rendre en Judée pour que, là aussi, tes disciples puissent voir les œuvres que tu accomplis. Quand on veut être connu, on n’agit pas avec tant de discrétion. Puisque tu accomplis de si grandes choses, fais en sorte que tout le monde le voie » (Jn 7.3-4). Ses frères n’étaient pas impressionnés par les stratégies de marketing de Jésus! À leur avis, ils pouvaient bien mieux gérer sa carrière que lui.
Toutefois, Jésus a répondu : « Le moment n’est pas encore venu pour moi. […] allez à la fête; pour ma part, je n’y vais pas encore… » Hé oui! Jésus a dit « non », même si cela a dû décevoir ses frères. Jésus ne s’est pas préoccupé de ce qu’ils pensaient, parce qu’ils ne croyaient pas en lui de toute façon et ne pouvaient pas voir la situation comme lui la voyait.
Cela a également été le cas avec les leaders religieux qui lui demandaient un signe ou un miracle. Jésus voyait que leur cœur n’était pas bien disposé, alors il n’a pas fait un autre signe miraculeux juste pour leur faire plaisir.
Jésus ne se laissait pas contrôler par les attentes que ses proches ou les personnes influentes avaient de lui.
4- Jésus n’était pas ébranlé par le rejet et les insultes.
Après que Jésus ait tenu des propos qui ne faisaient pas l’unanimité chez ses disciples, plusieurs « de ses disciples l’ont abandonné et ont cessé de l’accompagner. Alors Jésus, se tournant vers les Douze, leur a demandé : Et vous, ne voulez-vous pas aussi partir? » (Jn 6.66-67). Quand Jésus a perdu des followers, il n’a pas cherché à les regagner ou à les faire revenir, et il n’a pas modifié son discours pour les accommoder. Au contraire, il a même offert à ses disciples les plus proches l’occasion de s’en aller. Jésus ne trouvait pas sa valeur dans le nombre de personnes qui le suivaient ou qui l’approuvaient.
Il y avait aussi beaucoup de rumeurs, d’opinions ou de fausses accusations au sujet de Jésus, mais il est resté ferme dans son identité et sa mission. La foule lui criait : « Tu as un démon en toi! » (Jn 7.20) et les leaders religieux lui disaient qu’il était possédé par Béelzébul (un autre nom pour Satan), et pourtant, il n’a pas été secoué par les commentaires désobligeants. Au milieu des polémiques, il est resté intègre et fidèle à lui-même.
La suite dans la 2e partie…
Si vous aussi, vous aimeriez être plus solide dans votre identité et ne plus être facilement influençable par les autres, ne manquez pas la deuxième partie! Nous verrons ce qui permettait à Jésus de ne pas être un people pleaser et de ne pas se laisser distraire de sa mission.