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Le coeur de mère du Père
Ô l’amour d’une mère!
Amour que nul n’oublie!
Pain merveilleux qu’un Dieu
Partage et multiplie! […]
Chacun en a sa part,
Et tous l’ont tout entier!
(Victor Hugo)
« Je ne savais pas que j’étais capable d’aimer autant. Et quand je pense que c’est impossible de l’aimer plus que ça, le lendemain je me rends compte que je l’aime encore plus. » Voilà la confession que j’ai entendu dernièrement d’une jeune mère qui parlait de son bébé.
On voit souvent, et avec raison, l’amour d’une mère comme ce qui se rapproche le plus de l’amour inconditionnel. Le genre d’amour qui passe les besoins de l’autre avant les siens, qui est prêt à tout sacrifier (même son sommeil!) et qui se perpétue au fil des ans contre vents et marées.
Il n’est donc pas surprenant qu’à plusieurs reprises dans la Bible, Dieu se compare à une mère.
Bien qu’il soit appelé « le Père », il a aussi des qualités féminines. En créant l’être humain à son image, Dieu l’a créé homme et femme (voir Genèse 1.27). Ainsi, le masculin et le féminin sont tous deux essentiels pour bien représenter la nature de Dieu.
Penchons-nous sur trois passages bibliques qui parlent du « cœur de mère » de Dieu.
1- T’oublier? Impossible!
« Est-ce qu’une femme oublie le bébé qu’elle allaite ? Est-ce qu’elle cesse de montrer sa tendresse à l’enfant qu’elle a porté ? Même si elle l’oubliait, moi je ne t’oublierai jamais. Vois, j’ai écrit ton nom sur la paume de mes mains. Je pense sans arrêt à tes murs de défense. » (Ésaïe 49.15-16, PDV)
Il serait pratiquement impossible qu’une mère oublie le bébé qu’elle allaite. Même si son instinct maternel lui faisait défaut, des signes difficiles à ignorer, tels que l’inconfort physique qui s’ensuit ou une montée de lait bien vite apparente achèveraient de lui rappeler son nourrisson.
Mais Dieu poursuit en disant : « Et même si elle en venait à ignorer l’enfant qu’elle a porté, moi, je ne t’oublierai pas. »
Le Père a plus d’attention et de tendresse pour ses enfants qu’une mère en a pour son nouveau-né. Ce n’est pas peu dire!
Là où une mère pourrait avoir un moment d’inattention, le Père ne te perd jamais de vue, pas même l’espace d’un instant.
Pour illustrer cela davantage, Dieu affirme qu’il a gravé ton nom sur ses paumes. À l’époque, on gravait sur la pierre la loi et les décrets, ce qui était immuable. Voilà le décret fermement décidé du Père, sa résolution permanente : il t’aime et il ne t’oubliera jamais. Ton prénom est tatoué sur les mains de Celui qui est plus immuable que la pierre, juste là sous son nez, comme un rappel constant que tu lui appartiens.
Dieu continue en disant qu’il pense sans arrêt à nos murs de défense, ou autrement dit, à notre protection. Il pense à toi! Plus encore que des murailles, c’est son attention vaillante qui te protège.
2- Sous ses ailes
« Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Matthieu 23.37)
La traduction The Message le rend comme suit : I’ve ached to embrace your children (J’ai désiré ardemment étreindre tes enfants).
Le passage parle d’une poule qui rassemble ses poussins sous ses ailes. Il y a deux ans, j’ai eu le privilège de voir un phénomène semblable durant l’été, près des rapides de LaSalle, avec des bernaches du Canada.
Les petits oisons se faufilaient sous les ailes de leur mère et se pressaient contre son corps jusqu’à ce qu’ils y disparaissent, complètement recouverts. Ils étaient ainsi protégés du vent et du froid, blottis bien au chaud contre son corps.
C’est une belle image de la protection du Père, mais aussi de la chaleur et du réconfort qu’on trouve auprès de lui. Il veut nous rassembler près de son cœur.
Il n’est pas seulement le Guerrier qui combat pour toi, il est la Mère qui te prend dans ses bras, te sécurise et te réconforte.
3- Comme une mère
« Voici en effet ce que déclare le Seigneur : « […] Je prendrai soin de vous comme une mère le fait pour l’enfant qu’elle allaite ; je vous porterai sur la hanche et je vous cajolerai sur mes genoux, comme une mère qui console son enfant, moi aussi, je vous consolerai […]. Votre cœur sera dans la joie, et vos vieux os reprendront vie comme l’herbe au printemps. » (Ésaïe 66.12-13, NFC)
Quelle belle illustration de la tendresse du Père à notre égard!
Le terme hébreu pour « consoler » a pour racine le verbe « soupirer », ce qui signifie par extension « être désolé, avoir pitié ». En voyant ta peine, le Père laisse échapper un soupir de compassion.
La deuxième partie du passage dit qu’en recevant la consolation de Dieu, on connaît la vraie joie! Notre être « reprend vie ». Le verbe employé en hébreu signifie éclore, fleurir, prospérer et aussi « étendre ses ailes pour voler ».
L’amour tendre du Père est un incubateur qui te guérira et te fera grandir, un environnement sain qui te propulsera en avant et te rendra libre de prendre notre envol.
Dans l’intimité de sa présence, tu t’épanouiras et tu te sentiras revivre!
Recevoir sa tendresse
J’ai eu une bonne mère qui a toujours veillé à ce que je sois bien nourrie, vêtue et éduquée, et qui m’a légué des valeurs importantes comme l’honnêteté, la persévérance et la discipline. Néanmoins, elle n’a pas toujours su me montrer la compassion et la tendresse dont j’avais besoin quand j’étais enfant et adolescente. Et cela a créé un grand trou dans mon cœur de petite fille.
Même après avoir pardonné ma mère et m’être réconciliée avec elle, ce vide persistait. Il y a quelques années, une amie qui connaissait mon histoire m’a dit : « Tu peux demander de la tendresse à Dieu. »
Sa proposition m’a d’abord parue étrange. Dans ma tête, l’affection n’était pas quelque chose qui se demandait; ça devait venir de l’initiative de l’autre.
Puis, j’ai pensé que Dieu était amour et qu’il voulait déjà déverser son affection sur moi. Alors je lui ai demandé de venir m’aimer de cette façon-là.
Comme s’il n’attendait que ça, le Père est venu me couvrir de sa tendresse. Là où ma mère, malgré ses regrets et ses bonnes intentions, était limitée puisqu’elle ne pouvait retourner dans le passé, le Père pouvait aimer la petite Catherine en moi. Il a guéri mon cœur et a comblé le manque avec son ardent amour.
Durant des années, j’avais essayé de gagner l’affection – de ma mère, de mes profs, de Dieu – par mes efforts, alors que pendant tout ce temps, un amour démesuré et incroyablement tendre m’était offert et que je n’avais qu’à ouvrir mon cœur pour le recevoir.
Comme un enfant apaisé
Eric Gilmour aime dire : « Snuggle, don’t struggle. » L’idée est de se blottir dans les bras du Père au lieu de se débattre et de s’efforcer d’accomplir plein de choses.
Le roi David connaissait le réconfort qu’on trouve quand toute lutte cesse et qu’on laisse le Père nous aimer. Il a dit :
« Seigneur, je ne suis pas orgueilleux, mon regard ne manifeste pas d’ambition. Je ne recherche pas des choses trop grandes pour moi, ni trop extraordinaires. Au contraire, je reste calme et tranquille, comme un jeune enfant apaisé près de sa mère. Comme cet enfant, je suis apaisé. » (Psaumes 131.1-2, NFC)
On reste dans le même thème : David se compare à un bébé rassasié du lait de sa mère et près de s’endormir. Malgré tout le poids de ses responsabilités de leader, David savait se reposer et s’abreuver de l’amour du Père jusqu’à ce qu’il soit totalement repu et détendu.
Dans cet état de paix et de satisfaction profonde, tout le reste n’a plus d’importance. Le temps semble s’être arrêté et on n’a plus besoin de rien.
Les bras de Papa sont ouverts pour toi et il t’attend. Avec assurance, grimpe sur ses genoux, dépose ta tête contre sa poitrine et laisse-le te couvrir de sa tendresse!