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La dualité de la guérison
intérieure
J’ai découvert les vertus de la guérison intérieure en 2006 lorsque mon pasteur de l’époque, Terry Caron, a participé à une semaine intensive de l’école de ministère à Toronto et est revenu changé de son expérience. Tout d’un coup, son radar à croyances malsaines s’est mis à cibler tous les mensonges qui paraissaient parmi les membres de l’église.
D’un côté, j’étais ravi d’apprendre que je pouvais me libérer de tous ces mensonges qui m’empêchaient de vivre pleinement les promesses de Dieu et d’un autre côté, je le trouvais fatigant puisque ça heurtait mon orgueil de croyant.
Ça me dérangeait de constater que je croyais très souvent les mensonges de l’ennemi plutôt que les paroles de Dieu. « Ce n’est pas possible, je suis un bon chrétien rempli de bonnes intentions… » Ça m’a pris beaucoup d’humilité pour entamer un processus de guérison intérieure et de reconnaître que j’étais offensé et que je vivais comme un orphelin. J’ignorais ce que ça signifiait de marcher en nouveauté de vie ou de me laisser transformer par le renouvellement de l’intelligence.
Alors que je grandissais dans les principes de la guérison intérieure, un conflit entre deux vérités bibliques grandissait en moi et je n’arrivais pas à les concilier. Cela se produit souvent, car la Parole de Dieu est si grande comparée à notre capacité à la comprendre. Heureusement que la base de ce qui nous unit à Dieu n’est pas notre compréhension, mais notre intimité avec lui.
Nouvelle nature vs vieille nature
D’une part, il y a cette vérité dans 2 Corinthiens 5.17 : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » Je n’ai donc pas à mettre l’accent sur ma vieille nature ou même avoir un regard de repli sur moi-même comme Adam et Ève lorsqu’ils ont découvert leur nudité après avoir mangé le fruit de l’arbre défendu. Je suis né de nouveau et je suis 100 % lavé de mes péchés passés, présents et futurs.
Pourtant, si réellement je suis une nouvelle créature, pourquoi ai-je toujours des pulsions égoïstes ? Pourquoi est-ce que je rate si souvent la cible d’aimer Dieu et les autres ?
D’autre part, dans Éphésiens 4.21-23, Paul écrit : « conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence. » Alors, si réellement je dois encore travailler à me dépouiller du « vieil homme » après ma nouvelle naissance, comment puis-je affirmer être une nouvelle créature ? N’est-il pas dit que tout a été accompli sur la croix ? La seule chose que j’ai à faire n’est-elle pas de croire que Jésus m’a sauvé, et qu’aucune œuvre supplémentaire ne peut me sauver ? C’est par ses meurtrissures que j’ai été guéri !
L’écart entre le salut et la vie abondante
Entre être sauvé et vivre en abondance, il y a toute une marge, car nous avons le choix d’agir selon sa parole révélée par une intimité quotidienne avec Dieu ou selon les désirs du « vieil homme » forgés par les offenses passées.
Chaque jour, ce choix est à faire et lorsque nous ratons notre cible, il faut déclarer ce que Dieu dit sur notre péché, c’est-à-dire que nous sommes libres (Rom 6.6). Je n’ai pas à croire que les offenses du passé ont le pouvoir de me maintenir captif.
Toutefois, l’ennemi a du pouvoir seulement sur ce qui est caché et c’est pour cela que nous avons besoin de laisser Dieu révéler nos blessures afin que la vérité nous libère. La guérison intérieure revient à cesser de croire les mensonges de l’ennemi et à croire plutôt la Parole de Dieu sur notre identité.
Si à l’origine j’avais pleinement compris ma vraie nature, je n’aurais pas été offensé ni eu les pulsions égoïstes propres à mon « vieil homme ». La guérison intérieure, en d’autres mots, c’est de prendre conscience des offenses qui nous conduisent à des pulsions égoïstes et de déclarer ce que Dieu dit sur nos vies et non ce que nous en disons ou les autres en disent.
Un besoin et une tentative d’adaptation
Un exemple commun est la surconsommation d’alcool pour être capable de socialiser. Le besoin créé par Dieu est celui d’être en relation les uns avec les autres. Si la gêne, causée par des traumatismes ou autres carences, nous empêche d’entrer en contact avec les autres ou de nous exprimer, nous chercherons une stratégie d’adaptation pour combler le besoin. Dans la psychologie moderne, on parle du même phénomène, c’est-à-dire qu’un désir refoulé va resurgir impulsivement à un moment donné.
C’est alors que l’alcool devient pour certains un moyen de réduire la gêne et de faciliter les contacts. De fil en aiguille, plusieurs deviennent dépendants de l’alcool pour socialiser. Comme l’alcool devient une contrefaçon du courage, nous aurons la sensation que ce n’est pas suffisant et qu’il en faut toujours plus. Le résultat final est souvent un déséquilibre.
La vérité est que nous n’avons pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte, mais nous avons reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! (voir Rom 8.15). C’est cet Esprit qui est le réel antidote à la gêne et la peur.
Cependant, si nous ne croyons pas cette vérité, nous allons vivre avec une peur qui nous rend incapables d’entrer en contact avec les autres et ainsi, tenter d’utiliser des stratégies artificielles d’adaptation.
Nouvelle créature dotée d’un libre-arbitre
Nous sommes donc de nouvelles créatures et l’ennemi n’a aucun pouvoir sur les enfants de Dieu. Comme nous avons le libre-arbitre, Dieu ne nous hypnotise pas pour nous imposer la vérité, il nous laisse l’opportunité de la découvrir par nous-mêmes.
C’est pour cela qu’Adam et Ève avaient la possibilité de manger le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Alors qu’ils étaient remplis de la gloire de Dieu, ils ont choisi d’écouter la voix de l’ennemi : « Dieu a-t-il réellement dit : vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? […] Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal » (Genèse 3.1). La vérité est qu’ils sont des enfants de Dieu et que rien n’a de pouvoir sur eux sauf s’ils le choisissent. De même, l’ennemi n’a aucune puissance sur nous, à moins que nous décidions d’écouter ses mensonges et de le laisser avoir une influence sur nous.
Conclusion
En terminant, peut-être qu’en lisant ces mots, vous ressentez la pression de la performance – la pression de croire les bonnes choses – monter en vous. Il ne faut pas oublier que nous sommes des enfants qui ne sont pas arrivés à notre pleine maturité spirituelle. Un enfant ne sait pas tout et cela va forcément engendrer des conséquences.
Toutefois, un enfant n’a pas le complexe de ne pas tout savoir et il se laisse plutôt forger par ses expériences.
Alors, marchons en toute simplicité avec ce que nous savons et soyons humbles pour chercher à en connaître davantage. C’est ainsi que nous nous laisserons transformer par le renouvellement de l’intelligence, « afin que nous discernions quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait » (Rom 12.2). Comme le dit le dicton : « Soit je gagne, soit j’apprends » et dans les deux cas, c’est positif !