Le Père qui rit

Lorsqu’on m’a demandé d’écrire un texte sur le rire du Père, j’étais un peu perplexe, car naturellement, j’associe davantage ce mot au Saint-Esprit. Eh oui, je pensais à toutes les fois où je me suis retrouvé figé au sol et envahi par le rire lorsque les réunions prenaient plus les allures d’une taverne, comme les disciples de Jésus l’ont vécu aux jours de la Pentecôte (Actes 2). Ils n’étaient pas ivres, mais ils étaient remplis de l’Esprit. Cependant, plein d’images me sont aussitôt venues à l’esprit lorsque je me suis mis à réfléchir à mon Père qui rit.

Pour le sourire de ses enfants

Dieu est animé du rire et il souhaite le transmettre. En méditant sur le rire du Père, je pense à ma détermination à voir un sourire sur le visage de mes enfants. Je peux enfoncer mes doigts dans le ventre de mes filles jusqu’à ce qu’elles me disent d’arrêter tellement elles ne sont plus capables de supporter le rire ainsi suscité. 

Mes chatouilles sont capables de réparer toute tristesse et toute anxiété. Mes enfants acceptent volontiers que je les saisisse, et même si elles n’ont rien demandé, je vais le faire pareil et elles l’acceptent malgré tout. Je suis prêt à aller contre vent et marée pour voir le sourire de mes enfants, car ça remplit mon cœur de bonheur. Je les laisse aussi me maquiller et me faire porter une robe de princesse pour les voir rire de moi aux éclats. 

Si imparfait que je sois, je suis prêt à tout pour faire rire mes enfants; à combien plus forte raison mon Père qui est dans les cieux souhaite me voir sourire et rire sincèrement ! 

Afin de cerner davantage le caractère du Père, on peut regarder celui du Fils, car Jésus fait ce que son Père fait. En effet, il a dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement » (Jean 5.19). Il n’est pas écrit clairement que Jésus riait, mais les Évangiles montrent son humanité. Par exemple, Mathieu rappelle que « le Fils de l’homme vient, mangeant et buvant » (Matthieu 11.19). 

Je ne sais pas vous, mais j’imagine très bien Jésus avoir du bon temps et rire à la table. De plus, il est très surprenant de penser que le premier miracle de Jésus a été de transformer l’eau en vin. On peut supposer que Jésus tenait à ce que les réjouissances suivent leur cours. Selon moi, c’est tel Père, tel Fils! On peut en déduire que le Père aime aussi se réjouir et rire.

L’Éternel se moque

Cette idée que Dieu rit vient du verset qui dit : « Celui qui siège dans les cieux rit; le Seigneur se moque d’eux » (Psaumes 2.4). Cela fait référence aux traditions antiques où les vainqueurs faisaient parader le roi vaincu afin que toute l’armée se moque de lui. Mais quelle tradition étrange! À première vue, elle semble contradictoire au message du pardon. 

Dieu tend la main aux hommes, mais il se moque de Satan qui anime les hommes. Je suis toutefois bienheureux que l’humanité ne soit plus soumise aux guerres sanglantes et généralisées comme dans l’ancienne alliance. Aujourd’hui, le Père se moque de l’ennemi qui influence les gens, et cela nous communique une assurance en la victoire. 

Lorsque je suis anxieux, je me mets à revisiter les perspectives du Père sur les situations qui me tourmentent, et le fait de le voir se moquer de mes ennemis comme étant déjà vaincus me donne une paix et une assurance en la victoire. 

Tout à coup, j’adopte la perspective que mon Père qui vit dans les cieux, le Créateur de tout l’univers, qui n’est pas du tout tourmenté par les tentatives d’intimidation de mon adversaire. 

L’image qui me vient à l’esprit, c’est quand le Canadien mène la partie 6 à 0 deux minutes avant la fin de la troisième période. L’équipe adverse tente de déstabiliser le Canadien en l’intimidant et en jetant les gants par terre pour tenter de détourner son attention de la victoire. On dit même que c’est pour préparer le prochain match, comme en série éliminatoire par exemple. 

Néanmoins, la partie est terminée et ils sont vaincus, peu importe les tentatives d’intimidation. Dans des cas comme celui-ci, il ne nous reste plus qu’à garder les yeux fixés sur la victoire, la paix et la joie qui nous anime. 

D’ailleurs, le clin d’œil de Patrick Roy en 1993, lors des séries éliminatoires, illustre bien son assurance en la victoire. Alors, en revenant à notre contexte, que peut-il bien m’arriver avec mon Père céleste près de moi ? Qu’est-ce que l’ennemi peut faire ? Absolument rien, car il n’a aucun pouvoir sur Dieu.

 

Le clin d'oeil de Patrick Roy

Bref, allez-y, laissez-vous aller et soyez rempli du rire que le Père vous communique par ses chatouilles et ses blagues! Soyez animé d’une assurance en la victoire du Père sur vos ennemis. 

Après tout, il est quand même un heureux « hasard » que le mouvement Catch The Fire, fondé dans le message d’un Père aimant, a également été caractérisé par de grandes manifestations de rire, un rire qui avait le pouvoir de guérir les cœurs brisés, d’apporter la paix et de libérer les gens dans leur destinée. 

Je vais toujours me rappeler lorsque j’étais en France pour l’École du fleuve en 2008. Au départ, l’ambiance était d’un sérieux palpable. La consigne était de faire attention de ne pas froisser personne avec des manifestations exubérantes. Pouah ! Dès la première réunion, je me suis mis à rire aux éclats et cela a vraiment changé l’atmosphère. 

Au début, l’audience ne savait pas trop ce qui se passait, mais après quelques minutes, presque tout le monde riait d’un rire surnaturel qui guérissait les cœurs et redonnait la joie. Le rire n’a pas comme seul but de nous divertir; il nous libère, nous motive et nous donne la paix. 

Alors, rions un bon coup avec le Père!